lundi 30 mai 2016

Je suis venue te dire que je m'en vais ...



C'était hier.
La fête des mères.
Une journée sans elle.
Une journée de plus.
Ou de moins.
On ne sait pas vraiment comment il faut compter.
Et puis on dit que quand on aime on ne compte pas.
Alors on ne va pas compter.
Pas compter sur ça en tous cas.
On va compter sur nos doigts, sur notre foi, sur notre petite voix, sur notre nouvelle voie ...
Et puis on va se le dire.
Ce petit mot.
Cette petite phrase.
Je t'aime mais je te quitte.
Je vais fermer cette petite fenêtre, dire au revoir à ce petit endroit.
Je l'ai ouvert un jour de fête des mères où les larmes roulaient et inondaient mes joues.
J'y ai déversé des seaux de souffrance.
J'y ai raconté des choses plus qu'intimes.
Des choses que même mes plus proches ignoraient de moi.
Je m'y suis sentie libre de tout faire, de tout dire.
De tout cracher au lieu de tout cacher.
De tout donner pour ne plus m'abandonner.
Je m'y suis perdue dans mon passé.
Je m'y suis retrouvée au présent rattachée.
J'y ai trouvé des mots.
J'y ai trouvé des gens.
J'ai fait le tour de moi à défaut de faire le tour du monde.
Introspection.
Catharsis.
Vidange totale.
Je ne me suis jamais censurée.
Même si parfois j'avoue l'avoir regretté.
Mais voilà, je crois que c'est la fin.
Une nouvelle fête des mères est passée.
Et je sens que la boucle est bouclée.
Si l'envie d'écrire m'étreint encore, si elle s'impose à moi parfois dans la nuit, dans mes rêves, dans ma vie, je ne crois pas que ce soit en ce lieu qu'elle soit légitime.
Je crois qu'il faut bouger.
Je crois qu'il faut partir.
Je crois que j'ai bien sûr encore des choses à dire.
Mais plus sous cette bannière.
Plus de la même manière.
Je suis sur mon chemin désormais.
Je suis en route vers moi.
J'ai vraiment avancé.
Je le sens, je le sais.
Le virage est bien enclenché, il n'y aura pas de retour en arrière.
Alors avant de passer la seconde et de filer vers l'avenir, je voulais une dernière fois te poser quelques mots.
A toi qui lis.
A toi qui laisse les tiens.
Tes mots posés dans cet espace.
Tes maux déposés en offrande.
En offrande au partage, à l'amour, à la vie.
Je ne pourrai jamais te remercier assez pour le bien qu'ils m'ont fait.
Chaque mot ici posé a été un baume sur mon coeur tant blessé.
Chaque signe de passage, chaque passage même secret.
J'ai tout reçu, tout pris, tout gardé.
Au plus profond de mon coeur comme un talisman de nos peines emmêlées.
Comme une poupée vaudou, de nos âmes habillée.
Je t'emmène avec moi.
On restera liés.
Je prendrai soin de moi.
De l'adulte que je suis, de l'enfant que j'étais.
J'irai à leur rencontre, et je les écouterai.
Promets moi de le faire, toi aussi, si, promets.
De prendre soin de toi.
Et de toujours t'aimer.
Tu le mérites tellement.
La vie nous fait cadeau de son immensité.
Il nous faut l'honorer.
On se retrouvera peut être qui le sait ?
Je n'ai pas de projet, ce qui sera, sera.
Il ne me reste plus que ce mot à poser.
Pour tout ceux qui me lisent, pour tous ceux qui venaient.
Ce petit mot de fin.
MERCI.
<3